Deux décennies de préservation d’une espèce d’arbre précieux

Pham Van Su, originaire de la province de Quang Ninh, a consacré une vingtaine d’années à l’étude des méthodes de conservation et de propagation du xich tùng (Dacrydium elatum), un genre de Podocarpacées menacé d’extinction au Vietnam.

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D’anciens xich tùng dans la forêt nationale de Yên Tu, à Quang Ninh. Photo : CTV/CVN

Après de nombreuses tentatives infructueuses, Pham Van Su, âgé de 44 ans, a réussi à multiplier plus de 2.000 xich tùng, également connu sous le nom de pin rouge, au Complexe de monuments et de paysages de Yên Tu. Parmi eux, près de 1.000 ont été plantés dans la forêt nationale de Yên Tu, province de Quang Ninh (Nord). Ces arbres prospèrent actuellement dans leur environnement naturel.

Une affinité particulière avec le xich tùng

M. Su a déclaré avoir une affinité particulière avec ce conifère. En 2001, alors qu’il étudiait à temps partiel à la faculté de l’environnement de l’Université des sciences naturelles (Université nationale de Hanoï), il a commencé à travailler pour le Comité de gestion des monuments nationaux et forêts de Yên Tu.

Dans le cadre de son travail, il s’est fréquemment rendu sur divers sites patrimoniaux, admirant avec passion les anciens xich tùng parce qu’ils “symbolisent la vitalité vigoureuse, l’esprit noble et l’intégrité d’un vrai gentleman”.

Le xich tùng, également connu sous le nom de hoàng dàn gia ou hông tùng, est répertorié dans le Livre rouge du Vietnam. Les anciens xich tùng de la forêt nationale de Yên Tu sont répartis assez largement, entre 400 et 700 m d’altitude. L’arbre se trouve à 327 m à Am Lò Rèn, au plus bas, et à 748 m devant la pagode Bao Sai, au plus haut.

Pépinière de xich tùng de Pham Van Su à Quang Ninh. 
Photo : CTV/CVN

Témoin en 2022 de la mort de certains arbres de plus de 700 ans dans la forêt nationale de Yên Tu à cause des termites et des parasites, M. Su a compris que si la situation ne s’améliorait pas, ces arbres rares n’existeraient plus.

Après ses heures de travail, il a parcouru la forêt pour trouver des graines de xich tùng, qui sont aussi petites que des grains de riz et se fondent facilement dans le sol rocailleux. Le nombre de graines produites est très faible, elles pourrissent rapidement et sont souvent mangées par les insectes.

M. Su a découvert pourquoi aucun arbre de cette espèce n’est apparu naturellement. Selon les spécialistes, l’ancienne forêt de xich tùng de la forêt nationale de Yên Tu a été plantée en rangées et dans des endroits particuliers par nos ancêtres. Actuellement, environ 70 arbres trônent des deux côtés du chemin de pèlerinage au pagode Yên Tu.

En 2002, M. Su a essayé de faire germer un premier lot de graines. Sept mois plus tard, 80% des graines avaient germé, mais le taux de survie était faible, avec des mortalités sporadiques dues à la pourriture des racines. Il n’a pas abandonné. Il a tout essayé pour sauver les arbres, mais ils n’ont survécu que pendant une courte période.

Pham Van Su s’occupe des xich tùng dans son jardin. 
Photo : CTV/CVN

En 2010, M. Su a finalement réussi à propager 80 xich tùng florissants. Il a remis 16 arbres au Comité de gestion des vestiges et forêts nationales de Yên Tu, qui les ont plantés près de leur siège. Il a également planté une cinquantaine d’arbres dans son jardin et en a donné quelques-uns à des amis d’autres régions pour qu’ils essaient de les planter et de voir s’ils s’adaptaient au climat et au sol. Cette fois, tous ces arbres se sont bien adaptés.

La même année, il s’est lancé dans des expériences de greffage, et il lui a fallu cinq ans de plus pour réussir. Actuellement, son jardin compte plus de 2.000 pieds, dont près de 300 de 1 à 4,5 m de haut obtenus à partir de graines et 1.750 de 0,1 à 0,6 m de haut obtenus par greffage.

Pour réussir à propager et à les cultiver, cet homme a étudié les méthodes de plantation de ses prédécesseurs, dans lesquelles l’exposition à la lumière du soleil était cruciale.

“Ces arbres périssent sans la lumière du soleil. C’est pourquoi tous les anciens arbres de Yên Tu sont situés sur des pentes ou dans des endroits où le terrain est irrégulier, ce qui permet une exposition optimale au soleil”, explique-t-il.

Selon M. Su, ses graines germeront lorsqu’elles seront placées sur des plateaux et nécessiteront de la terre provenant de la base de l’arbre parent, car c’est là que se trouvent les champignons symbiotiques. La terre environnante doit être mélangée avec du sable et du compost pour une germination optimale, puis de la chaux doit être dispersée autour pour éloigner les fourmis et les termites.

Le travail manuel comme principale méthode

Deux touristes au pied d’un ancien xich tùng dans la forêt nationale de Yên Tu, à Quang Ninh. 
Photo : CTV/CVN

M. Su déclare également que le travail manuel reste sa principale méthode. Pour lui, chaque graine est comme une pépite d’or car elle représente une opportunité d’empêcher l’extinction de cette espèce. Il a remis 1.065 xich tùng de plus d’un mètre au Comité de gestion des vestiges et forêts nationales de Yên Tu. Ces arbres ont été plantés dans la forêt de Yên Tu et peuvent prospérer dans leur environnement naturel. Tous les arbres nouvellement plantés ont été clôturés pour faciliter l’inspection et l’entretien.

Lê Tiên Dung, président du Comité de gestion des vestiges et forêts nationales de Yên Tu informe que M. Su est le plus dévoué à cette espèce. Il y a encore environ 230 arbres de plus de 700 ans dans la forêt nationale de Yên Tu. En 2019, un projet visant à préserver les anciens arbres dans la forêt a été mis en œuvre. Le budget total du projet s’élevait à plus de 26 milliards de dôngs, pour une durée de cinq ans.

Le Comité de gestion des vestiges et forêts nationales de Yên Tu a coopéré avec l’Institut de recherche et de développement en foresterie tropicale pour examiner et traiter 233 anciens xich tùng. Actuellement, les experts et les scientifiques continuent de mettre en œuvre des traitements pour lutter contre les parasites et les maladies, conclut-il.

Huong Linh/CVN

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