Cinéma: Le Vietnam, l’un des marchés les plus dynamiques d’Asie

Le Vietnam, l’un des marchés cinématographiques les plus dynamiques d’Asie

Le Vietnam est devenu l’un des marchés à la croissance la plus rapide d’Asie avec de nouveaux multiplexes, un public avide de films et une industrie cinématographique locale dynamique, a observé Liz Shackleton, dans un article publié sur le site Web spécialisé dans le cinéma Deadline.com, des États-Unis.
Le Vietnam, l’un des marchés cinématographiques les plus dynamiques d’Asie ảnh 1Photo: thanhnien.vn

Hanoi (VNA) - Le Vietnam est devenu l’un des marchés à la croissance la plus rapide d’Asie avec de nouveaux multiplexes, un public avide de films et une industrie cinématographique locale dynamique, a observé Liz Shackleton, dans un article publié le 23 février sur le site Web spécialisé dans le cinéma Deadline.com, des États-Unis.

Dans son article “Comment le Vietnam est devenu l’un des marchés à la croissance la plus rapide d’Asie avec de nouveaux multiplexes, un public avide de films et un secteur cinématographique local dynamique”, elle a dressé un bilan d’une série de films projetés dans les cinémas à l’occasion du Têt (Nouvel An lunaire) 2024.

“Le Nouvel An lunaire est une période clé pour le box-office dans plusieurs territoires asiatiques, mais il n’a nulle part été aussi âprement disputé cette année qu’au Vietnam, où plusieurs films locaux, japonais et hollywoodiens se sont livrés une bataille acharnée pendant la semaine de vacances (9-15 février)”, a-t-elle noté.

“Mai” de Trân Thành, un drame romantique qui plonge dans la psychologie de sa protagoniste féminine, est clairement sorti vainqueur : au moment de la rédaction de cet article, il était en tête du box-office avec un cru de 400 milliards de dôngs (16,4 millions de dollars).

Produit par Trân Thành Town et CJ HK Entertainment, joint-venture entre le sud-coréen CJ ENM et le vietnamien HKFilm, le film a le potentiel de battre le record établi par “Nhà bà Nữ” (The House of No Man) de Trân Thành, sorti à la même époque de l’an dernier, qui est le film vietnamien le plus rentable de tous les temps avec 476 milliards de dôngs (19,4 millions de dollars).

La comédie de Nhat Trung, Meet My Pregnant Sister Again, est également sortie pendant le Têt, qui est arrivée en deuxième position avec 3 millions de dollars. Deux autres films locaux sont également sortis le 10 février – “Sáng đèn”  (Bright Lights) sur le thème musical de Hoàng Tuân Cuong et le drame “Trà” (Thé) de Lê Hoàng – mais se sont retirés des cinémas après quelques jours tant la bataille était intense.

Egalement sortie au cours de cette période, l’animation japonaise “Spy X Family Code: White” est arrivée en troisième position, suivie par les films des studios américains “Madame Web” et “Argylle”.

Le calendrier de sortie chargé reflète un marché dynamique qui a connu une reprise post-pandémique fulgurante – selon certains, la deuxième reprise la plus rapide en Asie après l’Inde – ainsi qu’une industrie locale jeune mais dynamique, a noté Liz Shackleton.

Avant les vacances du Têt, le film d’horreur “Quỷ cẩu” du groupe 89s, premier film réalisé par Luu Thành Luân, a dominé le box-office pendant six semaines consécutives, engrangeant plus de 108 milliards de dôngs (4,5 millions de dollars). Les films établissent des records pour un film d’horreur local au Vietnam, même si janvier est généralement un mois calme avant le Têt.

Selon l’auteure, l’année dernière, le box-office vietnamien a atteint 150 millions de dollars, soit environ 90% des niveaux d’avant la pandémie, sur un total de 1.100 écrans. “Pas mal pour un marché qui ne comptait en 2010 que 90 écrans et un chiffre d’affaires annuel inférieur à 15 millions de dollars”.

Facteurs de croissance

Le Vietnam, l’un des marchés cinématographiques les plus dynamiques d’Asie ảnh 2Affiche du film "Mai".

Cette croissance est due à plusieurs facteurs, mais l’un des plus importants concerne les programmes de construction de multiplexes entrepris par les exploitants sud-coréens CJ CGV et Lotte Cinema, ainsi que par les studios locaux Galaxy Cinema et BHD Star Cineplex, a-t-elle analysé. Récemment, le Vietnam a également vu l’émergence de nouvelles chaînes de cinéma branchées, telles que Beta Cinemas et Cinestar, qui proposent des billets à prix réduits destinés aux étudiants et aux cinéphiles à revenus moyens.

Le marché est également animé par un secteur de production local dynamique qui expérimente de nouveaux genres et réalise une gamme plus large de films – encore une fois un exploit si l’on considère que les entreprises privées n’ont été autorisées à commencer à produire qu’au milieu des années 2000.

Les sociétés sud-coréennes CJ ENM et Lotte sont également actives dans le financement et la production de films en langue vietnamienne – CJ avec des films tels que “Mai” et “Nhà bà Nữ” (The House of No Man) et Lotte avec des titres tels que le film d’action “Hai Phượng” (Furie) de Lê Van Kiêt de 2019, et le récent drame d’époque de Victor Vu, “Người vợ cuối cùng” (La Dernière Femme).

“Il s’agit d’un public très jeune – nous estimons que jusqu’à 80% ont moins de 29 ans”, a expliqué Nguyên Tuân Linh, superviseur de la distribution de CJ HK. “C’est donc cette tranche d’âge qui dicte les goûts du marché : des films d’amour, de comédie et d’horreur locaux ainsi que des films de Corée, de Thaïlande et d’Indonésie.”

Justin Kim, responsable de la production cinématographique internationale de CJ ENM, a ajouté qu’il s’agissait également d’un public exigeant et impitoyable : “Ils sont très actifs sur les réseaux sociaux, notamment TikTok et Instagram, et ils réagiront rapidement s’ils pensent que la qualité d’un film n’est pas très bonne.”

Pour l’instant, ce sont les films locaux qui tirent le marché. Le PDG de ProductionQ, Nguyên Hoàng Quân, qui avec le réalisateur Trân Huu Tân est à l’origine de plusieurs films d’horreur à succès, a expliqué que la compagnie avait connu le plus de succès avec des histoires ancrées dans le folklore et les traditions locales, ainsi que des adaptations de romans de jeunes écrivains avec un vaste lectorat de la génération Z.

Mais même si l’industrie cinématographique vietnamienne ne manque évidemment pas d’ambition, les producteurs et les cinéastes soulèvent tous les mêmes problèmes : l’industrie en est encore à ses débuts, les investisseurs restent prudents suite à la pandémie et le vivier de talents n’est pas assez grand pour satisfaire la demande du public. Cependant, Nguyên de CGV est optimiste à long terme et pense que le marché pourrait atteindre 200 millions de dollars d’ici quelques années.

“Notre industrie a traversé des moments difficiles pendant la pandémie, mais nous avons des histoires à raconter et il existe certainement une opportunité ”, a déclaré Ngô Bich Hanh, fondatrice et vice-présidente principale de BHD. “Nous avons atteint une sorte de point de bascule où nous pouvons vraiment devenir quelque chose si nous travaillons tous ensemble et bénéficions du soutien approprié du gouvernement. ” – VNA

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