Hanoï (VNA) - Sept ans après son apparition au Vietnam, le patinage artistique a officiellement organisé ses premiers championnats nationaux, qui se sont déroulés en octobre dernier. Un tournant important marquant son développement.

Le patinage artistique, une discipline en progres hinh anh 1Le patinage artistique est un sport alliant l'acrobatie à la précision du geste. Photo: CVN/VNA

Le patinage artistique n’a été introduit au Vietnam qu’il y a sept ans. Cependant, à cause de ses caractéristiques de pays tropical, le Vietnam n’a pas vraiment de conditions idéales pour développer cette discipline et la rendre, à terme, professionnelle.

En 2018, la Fédération vietnamienne de patinage a vu le jour mais ses activités restaient encore limitées. Trois ans plus tard, elle a été rebaptisée Fédération vietnamienne de patinage et de roller (SFV) et a commencé à préparer les premiers championnats nationaux.

Un tournoi aux normes internationales

En octobre dernier, cet événement a eu lieu à Hanoï, marquant la progression de cette discipline. Il a été organisé selon des normes internationales et supervisé par cinq experts internationaux venus de République de Corée, de Thaïlande, d’Indonésie et de Malaisie ainsi que sept juges vietnamiens, titulaires de certificats de l’Union internationale de patinage.

La compétition a vu la participation de 17 patineurs dont Trân Khanh Linh, Nguyên Quang Minh et Nguyên Linh Chi de l’équipe de Hanoï et Phan Hoàng Phuc de celle de Hô Chi Minh-Ville, qui avaient pris part au tournoi Grand Prix junior de patinage disputé en septembre en Europe.

Les candidats ont concouru dans neuf catégories, dont novice de base, novice avancé, patinage adulte et danse sur glace pour différents groupes d’âge allant de huit à moins de 21 ans.

“C’est un tournoi important pour le sport vietnamien en général et la SFV en particulier”, a estimé Nguyên Trong Kiên, vice-président de la SFV.

Bien que l’objectif initial était simplement d’aider la jeune fille à se maintenir en forme, la famille a changé son fusil d’épaule, produisant une véritable championne.

Trinh Thi Trang, la mère de Linh raconte : “Après une courte période de pratique, ma fille a montré son talent. Elle était petite mais agile et flexible. Elle pouvait gérer habilement les mouvements difficiles. On m’a dit que peu de filles de cet âge pouvaient faire aussi bien qu’elle”.

Elle a décidé de déménager dans une maison près de la patinoire et de lui trouver des entraîneurs. Elle a dû couvrir tous les frais sans soutien, alors que le patinage artistique est l’un des sports les plus coûteux. Elle a payé les frais d’entraînement et de déplacement, la chorégraphie, les leçons de ballet ou de danse de salon, les costumes et les patins artistiques.

Le patinage artistique, une discipline en progres hinh anh 2Trân Khanh Linh, championne du Vietnam de patinage artistique. Photo : CTV/CVN

Après deux ans de pratique des techniques de base, Linh s’est envolée pour l’Australie en 2017 pour s’entraîner avec la célèbre Liudmila Kuznetsova, qui avait entraîné de nombreux patineurs à succès dans le monde entier.

Cette experte russe a trouvé en Linh une patineuse aux qualités particulières - légère mais aux os épais, avec un corps flexible et de bons mouvements de saut et de rotation - qui étaient parfaits pour le patinage artistique. Elle savait que cette petite vietnamienne irait loin.

Linh a également travaillé avec le professeur français Arnaud Muccini et le quadruple champion ukrainien Vinichenko Eleonora. Tous deux ont vu sa passion et la détermination et lui ont permis d’améliorer sa technique.

Pour elle, il a fallu des centaines d’heures de patinage, de danse et de conditionnement hors glace, ratant parfois l’école. À cela se sont ajoutés la rééducation après des blessures douloureuses et des voyages fréquents pour affronter d’autres patineurs. Tout ce travail, tous ces sacrifices pour un programme de moins de cinq minutes.

Linh rêve d’être une représentante vietnamienne aux compétitions internationales. “Cependant, ce sera un travail difficile. Du fait de mes mauvaises conditions d’entraînement actuelles, mes progrès ne sont pas suffisants pour me qualifier pour les grands événements”, a-t-elle confié. Et de continuer : “Je sais que je devrai faire plus d’efforts et travailler plus dur. Plus important encore, j’ai besoin de conditions d’entraînement appropriées et d’un environnement avec des installations adéquates telles qu’une patinoire de taille olympique avec une bonne surface de glace, des équipements pour et hors-entraînement sur glace et un entraîneur de qualité”.

La jeune fille de 17 ans vise le sommet du monde. Mais y arriver, bien sûr, ne sera pas de tout repos. -CVN/VNA