Hanoi (VNA) - Le compositeur-auteur Pho Duc Phuong a rendu son dernier souffle samedi dernier à 76 ans. Auteur des très célèbres «Chay di sông oi» (Coule la rivière), «Trên dinh Phu Vân» (Au sommet des nuages vaniteux) ou encore «Huyên thoai hô Nui Côc» (Légende du lac de Nui Côc) devenus des classiques du répertoire vietnamien, il a également été directeur du Centre national de protection des droits d’auteur des musiciens et vice-président de l’Association des musiciens de Hanoï.

Pho Duc Phuong, l’ame du quatuor du Fleuve Rouge hinh anh 1Le quatuor du Fleuve Rouge : Nguyên Cuong, Trân Tiên, Pho Duc Phuong et Duong Thu (de gauche à droite) | Photo : Thê Thao Van Hoa (Sports et culture)

Avec Trân Tiên, Nguyên Cuong et Duong Thu, Pho Duc Phuong faisait partie du « quatuor du Fleuve Rouge », surnom que la presse avait donné  affectueusement aux quatre compositeurs de chansons les plus appréciés du pays, qui se trouvaient tous être issus de cette région.

La musique n’était pas le premier choix de carrière de Pho Duc Phuong. À dix-huit ans, ce jeune homme originaire de la province de Hung Yên (nord) intègre l’Ecole normale supérieure de Hanoï pour y suivre un cursus de physique. Obligé d’abandonner ses études pour des raisons financières en 1965, il travaille comme aide agricole dans une ferme dans la province de Hoà Binh. Fort heureusement pour lui, cet épisode cultural est de courte durée et l’année suivante, il entre à l’école de musique, l’actuelle Académie de Musique nationale.

En 1972, fraichement diplômé, Pho Duc Phuong devient le compositeur le plus demandé du pays.

Pho Duc Phuong, l’ame du quatuor du Fleuve Rouge hinh anh 2Le compositeur Pho Duc Phuong. | Photo : vov.vn

Sachant marier à la perfection les airs folkloriques et la musique moderne, Pho Duc Phuong avait pour thème de prédilection la campagne vietnamienne.

 «Certains disaient de moi que j’étais doté d’une intelligence pénétrante, alors que selon moi, j’ai un côté très exubérant, subjectif et perfectionniste. Pour moi, chaque œuvre est une responsabilité qu’on se doit de remplir», nous disait-il.

Pho Duc Phuong a été le mentor d’artistes aussi réputés que Trong Tân, Tung Duong, My Linh et Thanh Lam. Cette dernière lui témoigne un immense respect.  

 «J’admire sa passion pour la musique et son côté artiste perfectionniste m’a beaucoup influencée. Il s’investissait pleinement dans chacune de ses chansons on ne peut plus représentatives de l’âme vietnamienne», constate-t-elle.

Connu du public depuis une bonne quarantaine d’années, ce n’est qu’en 2016 que Pho Duc Phuong a pu organiser un spectacle composé uniquement de ses chansons. En juillet 2020, ses amis les plus proches, parmi lesquels ses meilleurs interprètes, lui ont organisé un deuxième concert intitulé «Khuc hat phiêu ly» (Chanson de Truong Chi) pour rendre hommage à ses 50 ans de carrière musicale et l’encourager à tenir bon contre son cancer du pancréas.

Sa disparition laisse un vide immense dans le cœur du public et de la profession. Le compositeur Nguyên Quang Long, un ami de Pho Duc Phuong, a affirmé :

 «Même si je connaissais son état de santé, je suis encore sous le choc. J’ai l’impression d’avoir perdu un membre de ma famille et je pense que beaucoup de ses admirateurs ont le même sentiment que moi. Ses compositions faisaient partie de mon enfance», nous confie-t-il.

Si l’on donne tout à la vie, il n’y a plus rien à regretter à la fin, avait-il écrit dans «Coule la rivière», l’une de ses chansons les plus célèbres. - VOV/VNA