À la recherche d’une voie de développement durable pour le caoutchouc vietnamien

La filière de caoutchouc du Vietnam passe en revue ses politiques de développement afin de répondre aux nouvelles exigences requises par le marché international. Toutes les mesures à prendre devraient s’orienter vers une croissance durable dans le respect des dispositions, statuées par le gouvernement vietnamien et recommandées par les organisations de gestion des pays importateurs.

Colloque sur la situation et les mesures pour développer durablement le caoutchouc du Vietnam.

En ce sens, l’Association du caoutchouc du Vietnam (VRA) a organisé récemment dans la mégapole du Sud un colloque intitulé "Le caoutchouc du Vietnam, la situation et les mesures pour sa croissance durable". Le colloque a attiré la participation d’une centaine de représentants d’entreprises, d’experts et de gestionnaires en la matière souhaitant trouver des solutions efficaces pour planifier la gestion des plantations d’hévéas, le volume de production et l’amélioration de la qualité des produits exportés dans le but de mieux répondre au contexte d’intégration économique de cette filière.

Selon le dernier rapport de la VRA, fin 2017, la superficie des plantations d’hévéas du Vietnam est estimée à près de 970.000 ha au total. En 2017, le pays comptait près de 200 usines de transformation du latex naturel, et quelque 1,3 million de tonnes de latex naturel ont été exporté à l’étranger, pour une valeur de près de 2,25 milliards de dollars. L’exportation des articles transformés et dérivés du caoutchouc, a remporté au pays un chiffre d’affaires de près de 2,2 milliards de dollars en 2017. Il est à noter que plus de 80% des exportations vietnamiennes sont du latex naturel non transformé. Ce taux ne plaît pas aux décideurs politiques et aux gestionnaires du fait que la rentabilité dégagée du latex non transformé reste toujours faible. Néanmoins, afin de réussir à augmenter le taux d’exportation des produits transformés, de nombreux préparatifs sont requis concernant l’application de nouvelles technologies et la reconnaissance des marchés importateurs à propos de la satisfaction des normes réglementées par les organisations internationales.

Selon Trân Thi Thuy Hoa, cheffe du Comité des consultations pour le développement du caoutchouc de la VRA, ces dernières années, les exigences des marchés importateurs comme l’Union européenne, les États-Unis et le Japon sur les produits à base de caoutchouc durables sont de plus en plus rigoureuses. Ces conditions ne sont pas seulement requises en termes de qualité des produits, mais également de respect de la loi, de la main-d’œuvre et de la protection de l’environnement.

"Le non-respect de la protection de l’environnement, de la responsabilité sociale ou de la loi, sera synonyme de perte des parts de marché et des clients", a insisté Mme Hoa.

Des mesures à prendre

En conséquence, en 2016, Mme Hoa et ses associés du Comité des consultations pour le développement du caoutchouc du Vietnam de la VRA, ont étudié et élaboré l’identité du caoutchouc du Vietnam via le programme “L’enseigne attestée du caoutchouc du Vietnam”, correspondant aux critères comme suit: la légitimité des entreprises, des usines, de l’origine des produits ainsi que la qualité de produit garantie conformément aux normes du pays, de l’international ou approuvée par la VRA. À cela s’ajoute la mission de gestion et de contrôle de production constante à la demande du pays ou de l’international, l’élaboration du prestige des enseignes et la surveillance du respect de la responsabilité sociale et environnementale qui sont encadrées par la loi du Vietnam ou par les conventions auxquelles le Vietnam est engagé. Ainsi, fin janvier 2018, une soixantaine de types de produits à base de caoutchouc du Vietnam ont obtenu cette attestation. Cette attestation est à l’heure actuelle protégée sur les marchés chinois, indien et taïwanais.

Une autre initiative sur le caoutchouc durable (SNRi) a été lancée en même temps par la VRA, avec pour objectif notamment d’améliorer le rendement du caoutchouc en sélectionnant des variétés génétiques recommandées avec une optimisation de densité des plantations ainsi qu’un usage de substances chimiques raisonnables dans la production qui respecte la qualité définie, l’examen des produits et la loi sur la protection des réserves naturelles. Sans oublier une gestion adaptée des ressources en eau et l’interdiction d’embaucher des travailleurs mineurs.

Début 2018, 45 entreprises se sont jointes à cette initiative. Ces dernières ont accepté de rendre public les politiques d’achat des matières premières, conformément à tous les critères de l’initiative. "Dans les temps à venir, il est certain que plus d’entreprises prendront part à cette initiative", a estimé Mme Hoa.

Partageant l’idée de Mme Hoa, Tô Xuân Phuc, représentant de l’organisation de Forest Trends, a convenu que la VRA devrait coopérer étroitement avec le gouvernement, les autorités locales et ses entreprises membres pour mettre en pratique des programmes de normalisation des règlements internationaux en contexte d’intégration. En effet, selon lui, même le marché chinois avait adopté des politiques de développement durable en la matière depuis que les États-Unis y imposaient des stratégies commerciales sur l’importation de produits dérivés du bois en général et du caoutchouc en particulier.

Selon M. Phuc, la plupart des entreprises de moyenne et de grande taille du Vietnam et des entreprises à capital étranger (IDE) se sont vu attester des normes internationales dont le certificat FSC (Conseil de l’Intendance forestière) ou FLEGT (Programme pour l'application des règlementations forestières, la gouvernance et les échanges commerciaux) de l’Union européenne. Cependant, à l’heure actuelle, le Vietnam compte quelque 264.000 ménages qui plantent sur une superficie entre 5000 et 6000 ha d’hévéas sans savoir comment accéder à ces programmes par manque d’indications d’expert et par manque d’échanges d’informations sur les prévisions du marché.

"Afin d’éviter le surplus de l’offre, il est important que la VRA renforce sa connexion avec ces ménages pour les renseigner sur les tendances du marché ainsi que le cours des produits dérivés du caoutchouc", a proposé M. Phuc. Par ailleurs, la VRA aidera ces cultivateurs particuliers à appréhender le caractère périodique et les fluctuations de l’offre et de la demande, entraînant la flambée et la chute survenue du cours des produits à base de caoutchouc en vue de justifier leur superficie de plantations appropriées.

Selon les statistiques du Département général de la douane, chaque année, le pays exporte plus de 20 catégories de produits à base de caoutchouc vers plus de 100 pays, régions et territoires. Les cinq plus importants marchés importateurs du Vietnam comprennent les États-Unis, la Corée du Sud, la Chine, le Japon et le Canada. Rien qu’en 2017, la valeur d’exportations vietnamiennes vers ces marchés s’est élevée à 1,57 milliard de dollars, soit l’équivalent de 93% de la totalité des exportations vietnamiennes de produits à base de caoutchouc dans le monde.

Texte et photos: Truong Giang/CVN

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