Ninh Binh
Des élevages de crevettes se modernisent grâce à une aide belge

Ces dernières années, de nombreuses familles dans le district de Kim Son de la province de Ninh Binh au Nord ont appliqué des technologies modernes dans la crevetticulture. Parmi celles-ci, on note des modèles d’élevage ayant enregistré de succès remarquables avec l’aide d’un projet Vietnam - Belgique.

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Un jour sec et froid du printemps. Dang Thanh Tân, propriétaire d'une ferme d’élevage de crevettes implantée dans le chef-lieu de Binh Minh, district de Kim Son, province de Ninh Binh, emmène des cadres de l'Université nationale d’agriculture du Vietnam et du Département de l’aquaculture de Ninh Binh visiter l’élevage familial. Il s’agit d’un des établissements appliquant des techniques de crevetticulture modernes.

À l'intérieure du modèle d’élevage de crevettes de Dang Thanh Tân.

"Ces cinq dernières années, nous avons reçu une parcelle d'environ quatre hectares. Au début, nous nous sommes lancés dans l’élevage intensif, environ 30-50 crevettes/m². Depuis trois ans, grâce à de nouvelles techniques, j'applique des méthodes d’élevage super intensif. Nous avons installé des toitures de protection au-dessus des bassins afin de les protéger des agents pathogènes et de maintenir des températures idéales", révèle Dang Thanh Tân.
Outre les toitures, M. Thanh Tân applique une série d’autres techniques telles que bâches au fond des bassins, machines de traitement de l'eau, alimentation automatique... Ce modèle lui a rapporté des bénéfices importants. Le propriétaire a affirmé que le plus grand avantage est que le processus d'élevage est fermé, les crevetticulteurs contrôlent activement l'environnement, de sorte qu'ils minimisent les risques de maladies tout au long du processus d’élevage.

"Sur mes 4 ha, la superficie d’élevage est de 2 ha, le reste étant destiné au traitement de l’eau. Nous avons passé plusieurs étapes difficiles dues aux épidémies. Nous avons conscience de la nécessité de l’application de technologies. Pas à pas, nous enregistrons des succès remarquables. Actuellement, nous nous orientons vers l’élevage à contre-saison. Pourquoi ? La raison est simple. Les crevettes sont vendues à des prix élevés et on évite une pollution de l’environnement", continue-t-il.

Dans le cadre du projet Vietnam - Belgique, de nombreuses rencontres ont été organisées entre chercheurs, aquaculteurs et gestionnaires afin de mieux résoudre les problèmes concernant la crevetticulture.

Coopération avec la Belgique
dans le traitement de l’eau

Dang Thanh Tân a déclaré que pour appliquer ce modèle d'élevage high-tech, les aquaculteurs doivent aménager des superficies pratiques pour la gestion et prévoir également des systèmes auxiliaires.

Surtout, dès le début, les éleveurs doivent bien traiter l’eau grâce à la technologie microbiologique, permettant aux crevettes d’être plus résistantes. Sur ce point, sa ferme a bénéficié d’un projet de coopération vietnamo-belge via l'Université nationale d’agriculture du Vietnam.

Selon Tân, la question centrale est la qualité de l’eau. Avec l’aide du projet Vietnam - Belgique et la compagnie Solvay, les crevetticulteurs peuvent acquérir de nouvelles connaissances en ce qui concerne le traitement de l’eau. "Nous avons un produit qui est une sorte d'acide organique, il est donc relativement sûr et traite bien l’environnement. S'il est utilisé périodiquement, il détruit les micro-organismes nuisibles et autres agents pathogènes, tout en limitant le stress sur les crevettes", affirme lui.

Avec l’aide belge de l’Académie de recherche et d’enseignement supérieur (ARES) et la compagnie Solvay, l'Université nationale d’agriculture du Vietnam a mené des recherches et après, elle a appliqué les résultats enregistrés dans trois fermes du district de Kim Son à Ninh Binh.

Une équipe de chercheurs conduite par la Doctoresse Trân Thi Nang Thu, vice-doyenne de la Faculté de l’aquaculture, est chargée de l’application de ce projet, qui permet à son établissement, aux jeunes chercheurs, aux enseignants et aussi aux étudiants de mieux comprendre la situation et les problématiques de la crevetticulture.

Des formations et rencontres ont aussi été organisées entre chercheurs, aquaculteurs et gestionnaires afin de mieux cerner les problèmes.

Les crevettes de haute qualité sont élevées dans un environnement sécuritaire.

"Dans l’élevage intensif, les épidémies, la pollution de l’eau constituent des questions auxquelles toutes les parties concernées s’intéressent. Pour nous, les scientifiques, une des questions très importantes c’est comment traiter l’eau tout en assurant la qualité des crevettes. Le projet Vietnam - Belgique avec le soutien de l’ARES nous a permis de tester de nouveaux produits efficaces", affirmé Mme Nang Thu.

Pour Pham Van Thuy, chef adjoint du Bureau de l’aquaculture Kim Son-Yên Khanh, Département de l’aquaculture de Ninh Binh, "la gestion de la qualité de l’eau et des maladies sont des facteurs clés qui déterminent la productivité, l'efficacité et le rendement. Grâce au projet Vietnam - Belgique, les éleveurs ont accès à des technologies qui ont fait leur preuve. Les gestionnaires sont des ponts reliant les cadres du projet et les éleveurs. Le but final, c’est que les éleveurs produisent des crevettes de qualité".

Le projet Vietnam - Belgique est terminé et les éleveurs de Kim Son ont enregistré de bons résultats. Espérons que dans l’avenir, d’autres projets de ce type entre les deux pays aideront les aquaculteurs vietnamiens à s’orienter vers des modèles de production à haut rendement et durable.

Texte et photos : Phuong Mai/CVN

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