COVID-19 et JO de Tokyo
Le CIO tente de temporiser, la grogne monte chez les sportifs

"Il n'y a pas de solution idéale" : le Comité international olympique (CIO), confronté à la grogne de certains athlètes qui demandent le report des Jeux olympiques de Tokyo à cause de la pandémie de COVID-19, a changé de ton mercredi 18 mars et reconnu l'ampleur du dilemme qu'il doit affronter.

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"C'est une situation exceptionnelle qui appelle des solutions exceptionnelles", a insisté un porte-parole de l'instance basée à Lausanne dans une déclaration, le CIO se disant aussi déterminé "à trouver une solution qui aura l'impact le plus faible sur les athlètes, tout en protégeant l'intégrité de la compétition et (leur) santé".

Un changement de ton au regard d'un communiqué diffusé la veille, qui est apparu décalé le jour où l'Euro-2020 de football, qui devait démarrer le 12 juin, a été reporté d'un an par l'UEFA, et le prestigieux tournoi de tennis de Roland-Garros, déplacé de mai-juin à l'automne.

Après avoir réuni une commission exécutive, puis les fédérations internationales, le CIO, présidé par l'Allemand Thomas Bach, annonçait lui qu'"il (n'était) pas nécessaire de prendre des décisions radicales" et que "toute spéculation à ce stade serait contre-productive", encourageant aussi "tous les athlètes à continuer de se préparer pour les Jeux olympiques de Tokyo 2020 du mieux qu'ils peuvent".

Budget : 11,5 milliards d'euros

"Alors que tous les sports cessent leurs activités et que les reports des grands événements se multiplient, le CIO évoque le maintien possible des JO ! Je suis atterré par tant d'inconséquence", avait réagi mardi 17 mars le président de la Fédération française de natation (FFN), Gilles Sezionale, sur twitter.

Le rendez-vous sportif le plus attendu au monde, qui doit réunir quelque 11.000 sportifs, symbole de paix universelle mais aussi aux enjeux financiers énormes (le budget des JO de Tokyo doit s'élever à environ 11,5 milliards d'euros), est prévu du 24 juillet au 9 août, plus tard donc que les dates initiales de l'Euro-2020.

Mais alors que de nombreux pays décrètent un confinement total de leur population et que le virus a déjà fait plus de 7.000 morts dans le monde, plusieurs voix se sont élevées pour demander un report, dont des athlètes qui voient leur préparation perturbée ou qui s'inquiètent de ne plus pouvoir se qualifier.

La perchiste grecque Katerina Stefanidi après la finale du concours de la perche des Mondiaux d'athlétisme, le 29 septembre 2019 à Doha.
Photo : AFP/VNA/CVN

"Le CIO nous demande de continuer à mettre en danger notre santé, celle de nos familles et des gens, juste pour s'entraîner chaque jour ?", a accusé la championne olympique 2016 du saut à la perche, la Grecque Katerina Stefanidi.

"Il y a des pays moins touchés que d'autres. Certains peuvent s'entraîner normalement pendant que nous, on ne peut même pas accéder à notre terrain d'entraînement", a déploré auprès de l'AFP Pascal Martinot-Lagarde, champion d'Europe et médaillé de bronze mondial sur 110m haies. Lui aussi appelle à un report, faisant écho au recordman français du décathlon, Kevin Mayer, qui s'était déjà positionné mardi 17 mars dans L'Équipe.

"Je pense que l'insistance du CIO à maintenir sa ligne, avec tant de conviction, est insensible et irresponsable", a aussi asséné l'ancienne hockeyeuse canadienne Hayley Wickenheiser, quadruple médaillée d'or aux JO et elle-même membre de l'instance olympique.

"Du point de vue des athlètes, je ne peux qu'essayer de compatir en imaginant l'anxiété et le déchirement qu'ils ressentent à l'heure actuelle", a-t-elle ajouté.

Actuellement, seuls 57% des quelque 11.000 sportifs qui doivent participer sont déjà qualifiés pour la grand-messe olympique.

Dans ce contexte, le CIO devait poursuivre ses réunions mercredi 18 mars avec les Comités nationaux olympiques (CNO) et des représentants des sportifs.


AFP/VNA/CVN

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