Tennis : face au coronavirus, Roland-Garros migre à l'automne

Face à l'épidémie de coronavirus et aux restrictions qu'elle impose, Roland-Garros a décidé mardi 17 mars de migrer de la fin du printemps au début de l'automne, du 20 septembre au 4 octobre. Soit une semaine seulement après la fin théorique d'un autre tournoi du Grand Chelem, l'US Open.

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Vue du court Philippe Chartier lors du tournoi de Roland-Garros, le 8 juin 2019.
Photo : AFP/VNA/CVN

Roland-Garros devait initialement se dérouler du 24 mai au 7 juin. Mais "si personne aujourd'hui ne peut prévoir quelle sera la situation sanitaire le 18 mai prochain (date qui devait marquer le début des qualifications du tournoi, ndlr), les mesures de confinement en vigueur rendent impossible sa préparation et, par conséquent, son organisation aux dates initialement prévues", explique dans un communiqué la Fédération française de tennis (FFT), organisatrice du tournoi.

"Pour préserver de façon responsable la santé de ses salariés, de ses prestataires et fournisseurs pendant la période de préparation, la FFT a décidé de retenir le seul scénario qui conciliera organisation du tournoi en 2020 et lutte contre le COVID-19", complète-t-elle.

La décision est exceptionnelle : "seule la guerre avait empêché le tournoi de se dérouler" comme prévu jusque-là, a souligné le président de la FFT Bernard Giudicelli lors d'une conférence téléphonique.

"Avec les infrastructures nouvelles dont nous disposons aujourd'hui, on pense qu'on est armé pour organiser notre tournoi" fin septembre-début octobre, a-t-il poursuivi, en faisant référence au toit amovible qui permet désormais de recouvrir le court Central et de l'éclairage de plusieurs autres courts. C'est d'ailleurs notamment la dernière phase de ces travaux que le confinement compliquait grandement.

Embouteillage et télescopage

Le président de la Fédération française de tennis Bernard Giudicelli lors d'une présentation de l'avancée des travaux à Roland-Garros, le 5 février.
Photo : AFP/VNA/CVN

Cette reprogrammation automnale de Roland-Garros préfigure un embouteillage et des allers-retours entre surfaces inédits dans le calendrier du tennis : la levée du Grand Chelem sur terre battue débutera en théorie une semaine seulement après le dénouement de l'US Open, sur dur, à New York, et ses qualifications, dès le lendemain. À moins qu'une réorganisation complète de la saison ne guette ?

Pas moins de dix tournois (cinq ATP et cinq WTA), dont celui de Metz - plus la Laver Cup dans laquelle est très impliquée Roger Federer - sont programmés au cours des deux semaines que s'est attribué Roland-Garros et risquent donc d'en faire les frais.

"L'option qui nous semblait complètement inenvisageable, c'était de supprimer Roland-Garros du calendrier. C'est juste impensable. On a recherché la quinzaine la moins pénalisante pour les autres circuits", défend Giudicelli, qui dit s'être entretenu avec ATP, WTA et ITF et avoir informé les trois autres tournois du Grand Chelem de la décision de la FFT. "Une décision qui nous appartient au final", assume-t-il.

"Nous ne pouvions pas envisager que cette saison se déroule sans aucun événement majeur sur terre battue, on doit défendre notre surface, qui est notre patrimoine", plaide Giudicelli.

La nouvelle a en tout cas surpris joueuses et joueurs.

"Excusez-moi ???"

"Excusez-moi ???", s'est émue sur Twitter la Japonaise Naomi Osaka, ex-N°1 mondiale et lauréate de deux tournois du Grand Chelem.

"Une fois de plus, on l'apprend par Twitter", s'est désolé l'Argentin Diego Schwartzman, 13e joueur mondial.

Le Canadien Vasek Pospisil lors de la finale du tournoi de Montpellier, le 9 février.
Photo : AFP/VNA/CVN

"C'est de la folie. Annonce majeure de Roland-Garros, qui se décale une semaine après l'US Open. Aucune communication avec les joueurs ou l'ATP. On n'a pas notre mot à dire dans ce sport", a dénoncé le Canadien Vasek Pospisil, membre de conseil des joueurs de l'ATP, particulièrement remonté.

Si la FFT avance aussi sa volonté de ne pas "ajouter une absence de revenus considérable pour les joueuses et les joueurs déjà touchés par les annulations successives" de tournois, le fait qu'elle tire 85% de ses ressources annuelles de Roland-Garros a vraisemblablement pesé dans la balance. Bien que ce report induise des coûts supplémentaires, selon le directeur général de la FFT, Jean-François Vilotte.

Concernant les billets déjà achetés, ils pourront être remboursés ou échangés, précise la FFT, qui en détaillera les modalités ultérieurement.

Et Wimbledon, prévu du 29 juin au 12 juillet ? Le club londonien "continue à surveiller la situation", a-t-il tweeté mardi 17 mars. "Même si nous continuons à planifier le tournoi à ce jour, la situation est en constante évolution."

La pandémie de coronavirus paralyse les circuits ATP et WTA - comme l'ensemble du sport mondial - et ça va durer au moins jusqu'à fin avril-début mai.

Après l'annulation du Masters 1000 d'Indian Wells début mars, premier tournoi important affecté par l'épidémie de coronavirus, le circuit ATP est suspendu jusqu'au 26 avril. Aucun tournoi WTA n'aura lieu non plus jusqu'au 2 mai. Et on voit mal comment ceux de Madrid et de Rome (mixtes), théoriquement organisés en mai dans les deux pays européens les plus touchés, pourraient résister.


AFP/VNA/CVN

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