Envol de l'escalade en Uruguay, le plat pays sud-américain

Les touristes qui visitent l'Uruguay sont souvent frappés par l'extrême platitude du paysage du petit pays sud-américain. Malgré cela, l'escalade y gagne de plus en plus d'adeptes.

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Pablo Veloso (g) escalade le Cerro Arequita, près de Minas, le 24 février 2020 en Uruguay.
Photo : AFP/VNA/CVN

L'Uruguay, coincé entre l'Argentine et le Brésil, est dans sa majorité une vaste plaine de pampa. Le relief dépasse rarement les 200 mètres et le point culminant, le mont Catedral, plafonne à 514 mètres.

"Lorsque je suis arrivée ici, je ne faisais pas d'escalade car je ne savais pas qu'il existait des parois rocheuses, je pensais que tout était plat", explique Lorena Prado, une Argentine qui a failli abandonner sa passion lorsqu'elle est venue habiter en Uruguay.

Elle se rend désormais régulièrement au Cerro Arequita, à quelques kilomètres de la ville de Minas (Est), à environ deux heures de route de la capitale Montevideo. "Lorsque j'ai découvert Cerro Arequita, c'est devenu mon endroit favori en Uruguay", raconte la jeune femme, informaticienne à Montevideo.

Se mettre à l'escalade représente aussi un défi pour les Uruguayens. Martin Bone a décidé de commencer l'escalade avec un ami après avoir regardé une vidéo sur internet. Mais il a dû se rendre en Argentine pour s'équiper.

"Nous sommes allés en Argentine acheter des cordes, des harnais et tout le matériel nécessaire car ici, en Uruguay, il n'y avait rien", raconte à l'AFP ce commercial. Depuis, il consacre tous ses week-ends à sa passion, ravi qu'elle lui permette de "se déconnecter du quotidien" car elle nécessite de "se concentrer sur l'escalade et de faire de l'environnement son partenaire".

"On ne peut plus s'arrêter"

Des personnes se préparent à escalader le Cerro Arequita, le 24 février 2020 en Uruguay.
Photo : AFP/VNA/CVN

L'Uruguay compte quelques rares salles d'escalade de bloc, à savoir une pratique sans équipement de sécurité dans un gymnase avec des tapis de sol épais et des parois qui dépassent rarement les cinq mètres de hauteur.

Parmi elles, le Montevideo Bouldering Club est dirigé par trois amis, dont Pablo Veloso, né au Venezuela de parents uruguayens. Il y a cinq ans, le jeune homme a profité de sa double nationalité pour quitter le Venezuela en crise et venir étudier à Montevideo.

"L'escalade m'a plus attiré que les études. Je me suis associé avec des amis pour ouvrir une salle de sport parce qu'une fois qu'on a commencé l'escalade, on ne peut plus arrêter", confie-t-il à l'AFP.

Alors que la culture de l'escalade est quasiment inexistante en Uruguay, Pablo Veloso pense que nombre de parois rocheuses n'attendent qu'à être découvertes. "Comme de nombreux autres pays en Amérique latine, l'Uruguay a la possibilité de développer l'escalade", estime-t-il.

Guêpes et abeilles

Lorena Prado s'apprête à grimper le Cerro Arequita, le 24 février 2020 en Uruguay.
Photo : AFP/VNA/CVN

Lorsque de nouvelles parois sont découvertes, il faut les escalader pour installer des points d'ancrage, avec des pitons et des chevilles qui permettent aux grimpeurs de progresser.

"Il y a des abeilles, des guêpes. Une fois j'ai été attaquée. Mais c'est très gratifiant à la fin d'ouvrir une route", explique Lorena Prado. La protection de l'environnement est aussi une préoccupation des escaladeurs. "Cela va main dans la main avec l'escalade. L'objectif est d'être dans la nature, dans de beaux endroits", souligne Pablo Veloso.

Sur le Cerro Arequita pousse une espèce endémique de bromelia, une plante tropicale américaine. "Nous sommes conscients que l'escalade peut avoir un impact car les plantes poussent là où nous escaladons", reconnaît le jeune homme.

Aussi, explique-t-il, un projet prévoit d'étudier les bromelias de la zone "pour voir s'il est possible de grimper de façon durable en sachant comment la plante grandit, comment coexister, de façon à ce que nous puissions grimper tout en protégeant l'environnement".

AFP/VNA/CVN

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