Hanoi (VNA) – Le Vietnam fait de son mieux pour contrôler la maladie respiratoire aiguë causée par le nouveau coronavirus. Le renforcement de la supervision dans les localités et la réalisation d’un isolement à plusieurs niveaux pour les personnes suspectées d’infection sont mis en place.
 
Nouveau coronavirus : le combat continue hinh anh 1L’équipe médicale de la garde-frontière de Hô Chi Minh-Ville distribue gratuitement des masques de protection aux croisiéristes américains au port de Bên Nghé. Photo : VNA

Le ministère de la Santé se réunit régulièrement et collabore étroitement avec le Comité de pilotage national pour la prévention et la lutte contre la maladie respiratoire aiguë causée par le nouveau coronavirus (COVID-19), dirigé par le vice-Premier ministre Vu Duc Dam, pour faire le point sur la situation et prendre des mesures opportunes. Ce ministère a renforcé, ces derniers jours, ses missions d’inspection dans de nombreuses villes et provinces dont Vinh Phuc, Cao Bang, Lào Cai, Diên Biên (Nord)… et réalisé des entraînements sur le traitement, la supervision et la lutte contre le COVID-19 dans les 63 villes et provinces.

Le 10 février, le vice-Premier ministre Vu Duc Dam a eu une séance de travail avec les autorités de la province de Vinh Phuc. Cette localité a accueilli huit ouvriers de retour de Wuhan et signalé des personnes contaminées. Le dirigeant a déclaré que Vinh Phuc devrait maintenir ses efforts et sa détermination à localiser l’épidémie. Il a également demandé aux autorités provinciales de prêter plus attention aux soins et à la protection des personnes âgées et des enfants.

Lors d’une récente conférence de presse à Hanoi, le ministère de la Santé a rappelé "la nécessité d’appliquer strictement les mesures préventives". Actuellement, aucun vaccin ni médicament n’est disponible mais les traitements proposés par le Vietnam se montrent efficaces. Le pays applique la médication utilisée dans d’autres pays du monde et une mise en quarantaine obligatoire pour tous ceux qui auraient été en contact avec des personnes revenues des régions contaminées.

Récemment, l’Institut national d’hygiène et d’épidémiologie a annoncé qu’il était parvenu à cultiver et isoler avec succès les souches du nouveau coronavirus. Une bonne nouvelle qui facilitera le dépistage. Grâce à cette avancée, le Vietnam a la possibilité de tester chaque jour des milliers de patients en cas de besoin. La première étape pour la recherche et le développement d’un vaccin à l’avenir.

Une vigilance accrue partout

"La mise en quarantaine est l’une des solutions les plus efficaces contre la propagation du COVID-19", a réaffirmé le vice-Premier ministre Vu Duc Dam, lors d’une récente réunion à Hanoï. Vu Duc Dam a également souligné l’importance de l’isolement dans le travail de prévention et de contrôle.

Lors de la réunion du 7 février, le vice-ministre de la Santé, Dô Xuân Tuyên, a déclaré que son ministère avait publié des directives supplémentaires concernant l’isolement dans les zones épidémiques, les logements, les familles... Par ailleurs, il a également mis à jour des scénarios en cas d’épidémies, et complété les procédures de traitement des cas infectés.

Le Premier ministre Nguyên Xuân Phuc a approuvé la fourniture gratuite au ministère de la Santé de cinq tonnes de chloramine B pour les activités de prévention et de contrôle du COVID-19. Ce désinfectant chimique vise à aider ledit ministère et ses organismes à éradiquer la propagation du virus.

En parallèle, des mesures ont été appliquées par le Comité de prévention et de lutte contre le COVID-19 du ministère de la Défense. Ce dernier est en charge de l’accueil des Vietnamiens rapatriés de Chine et des pays touchés par l’épidémie. Ainsi, 577 ressortissants vietnamiens rentrés de Chine ont été placés en quarantaine par les forces armées. Le 10 février, le pays a rapatrié 30 citoyens revenus de la ville de Wuhan, l’épicentre de l’épidémie. Ces citoyens, dont une femme enceinte de huit mois, se trouvent dans un état de santé stable. Ils ont été transportés à l’Hôpital national des maladies tropicales à Hanoï où ils sont isolés et placés sous surveillance médicale.

Renforcer la supervision dans les localités

Selon le ministère de l’Éducation et de la Formation, 63 villes et provinces du pays ont décidé de suspendre provisoirement les activités scolaires pour éviter tout risque de contamination. Les écoles maternelles, primaires, secondaires et universitaires, ainsi que les centres de formation professionnelle ont été invités à assainir et désinfecter les classes avant le retour des élèves.

De nombreuses villes et provinces ont multiplié les mesures de prévention. Hanoi a soigneusement préparé le service d’accueil et d’isolement pour 950 Vietnamiens revenant des pays et territoires touchés par le 2019-nCoV. Le président du Comité populaire municipal Nguyên Duc Chung a déclaré : "la ville concentre ses ressources sur la prévention, tout en développant activement une procédure pour faire face aux pires cas causés par l’épidémie".
 
Nouveau coronavirus : le combat continue hinh anh 2Hô Chi Minh-Ville a mis en service le 10 février son premier hôpital de campagne dans le district de Cu Chi. Photo : VNA

Hô Chi Minh-Ville a également demandé aux organes locaux de mettre rapidement en œuvre des solutions pour limiter la propagation, notamment par le biais de l’isolement temporaire et l’intensification des campagnes de sensibilisation auprès du public.

D’autres mesures sont prises pour maîtriser l’épidémie : examens médicaux effectués à tous les points d’entrée et de sortie de la ville, distribution gratuite de masques de protection aux touristes, désinfection des établissements scolaires, etc.

Dans les provinces montagneuses septentrionales frontalières de la Chine telles que Lào Cai, Son La, Diên Biên et Lai Châu, tous les Vietnamiens revenant de ce pays doivent passer un examen médical et être soumis à une quarantaine de 14 jours.

La province de Hai Duong (Nord) a établi une liste des étrangers travaillant sur son territoire pour surveiller leur état de santé. À Vinh Phuc (Nord), les autorités provinciales ont demandé à la population de participer activement à la prévention et à la lutte contre l’épidémie. Dans cette localité, les personnes suspectées sont placées sous surveillance étroite, selon le vice-ministre de la Santé, Dô Xuân Tuyên.

La province de Quang Ngai (Centre) a placé en quarantaine 227 Chinois. À Hâu Giang (Sud), le Service provincial de la santé a renforcé la communication sur les mesures de prévention car la localité recense des ouvriers chinois travaillant dans ces zones industrielles. En outre, les femmes vietnamiennes mariées à des Chinois font augmenter le risque de propagation du virus dans la localité.

Vingt-deux hôpitaux au ressort central sont prêts à accueillir les contaminés. Ces établissements médicaux sont équipés d’appareils respiratoires permettant de soigner efficacement les personnes infectées. Ainsi, au moins 2.000 lits à Hanoï et 3.000 dans les localités sont disponibles en cas d’une diffusion de l’épidémie.

Le secrétaire du Comité du Parti pour Hô Chi Minh-Ville, Nguyên Thiên Nhân, a souligné la nécessité de construire des hôpitaux de campagne. Elle a également demandé aux acteurs locaux d’adapter les emplacements et les tailles de ces établissements afin de répondre aux besoins et d’assurer un fonctionnement efficace. Selon le plan, deux hôpitaux de campagne seront construits dans les districts de Cu Chi et Nhà Bè. Celui à Cu Chi a été officiellement mis en service le 10 février.

Les provinces montagneuses frontalières de la Chine sont aussi prêtes à mettre en place des hôpitaux de campagne. Celle de Quang Ninh (Nord) a mis en service le 3 février un hôpital installé dans la ville de Mong Cai pour accueillir les cas suspects.
 
L’établissement est chargé de recevoir, de dépister, de traiter et d’isoler les patients ainsi que les Vietnamiens revenant de Chine via la porte frontalière internationale de Mong Cai. Les autorités locales collaborent avec les forces compétentes pour accroître la surveillance des zones frontalières afin d’empêcher les sorties et entrées illégales.

La province de Lâm Dông (Hauts Plateaux du Centre) envisage à son tour, de construire un hôpital de campagne de 300 lits.

L’OMS salue les efforts du Vietnam
 
Le 7 février, le représentant de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) au Vietnam, Park Ki-Dong, a noté que le Vietnam gérait "très bien" l’épidémie. Dans une interview accordée à l’Agence Vietnamienne d’Information (VNA), il a souligné que le Vietnam avait réagi "tout au début de l’épidémie", et renforcé son système de tests ainsi que le partage d’informations pertinentes.

À propos de la capacité du Vietnam à isoler avec succès le virus, Park Ki-Dong a déclaré que l’OMS avait pris note et hautement apprécié la prise en charge de l’Institut national d’hygiène et d’épidémiologie dans ce travail. "Cela démontre que le Vietnam possède un très solide réseau de laboratoires", a-t-il ajouté.

Il a également averti sur le fait qu’il pourrait y avoir de nombreux cas au Vietnam ainsi que dans d’autres pays, insistant sur la nécessité pour le pays de maintenir sa vigilance, sa supervision et sa préparation contre l’épidémie. "La population doit suivre les conseils de l’OMS, et j’invite les pays à partager leurs informations au moment opportun", a-t-il conclu. – CVN/VNA