En pleine guerre commerciale, l'économie chinoise souffre

Des résultats plus mauvais qu'espéré. La Chine a dévoilé jeudi 14 novembre une série d'indicateurs moroses pour le mois d'octobre : la production industrielle comme les ventes de détail ont ralenti, tandis que l'investissement tombait au plus bas depuis au moins 21 ans.

>>Marché des véhicules à énergie nouvelle en croissance stable de janvier à octobre

>>Les Chinois claquent 1 milliard d'USD en 68 secondes sur Alibaba

>>Le chinois Jingye confirme des discussions pour racheter British Steel

Dans une usine textile à Nantong, dans la province chinoise du Jiangsu, en septembre

La production industrielle de la Chine a progressé en octobre de 4,7% seulement sur un an, contre 5,8% en septembre. Les ventes de détail, reflet de la consommation, ont pour leur part augmenté de 7,2%, leur rythme de progression le plus faible depuis six mois. Quant à l'investissement en capital fixe, sa croissance s'affichait fin octobre à 5,2%, selon le Bureau national des statistiques (BNS). Il s'agit de son niveau le plus bas depuis au moins 1998.

La publication de ces indicateurs intervient au moment où la Chine est engagée depuis plus d'un an dans une guerre commerciale sans merci avec les États-Unis. Ce bras de fer, qui s'est déjà traduit par des droits de douane mutuels sur des centaines de milliards de dollars d'échanges annuels, pèse sur la croissance du géant asiatique et menace l'économie mondiale. "Nous devons avoir à l'esprit que l'économie mondiale ralentit, avec de l'instabilité et de nombreuses incertitudes au niveau international", a reconnu une porte-parole du BNS, Liu Aihua.

Des experts interrogés par l'Agence de presse financière Bloomberg s'attendaient bel et bien en octobre à un ralentissement de la production industrielle et des ventes de détail mais moins prononcé (respectivement 5,4% et 7,8%).

"Un frein majeur"

"Non seulement les données du mois d'octobre sont faibles mais d'autres difficultés se profilent à l'horizon", en particulier dans le secteur immobilier, un des piliers de la croissance chinoise, relève l'analyste Martin Lynge Rasmussen, du cabinet Capital Economics.

Débarquement de céréales dans le port de Nantong, dans l'Est de la Chine, en septembre.

Premier signe : la production de matériaux clés du secteur de la construction affichait un net repli en octobre (-0,6% pour l'acier brut et -2,5% pour le ciment), relève l'économiste Ting Lu, de la banque Nomura, qui note par ailleurs un "léger recul" des ventes de logements neufs. "Le secteur de l'immobilier sera un frein majeur pour l'économie chinoise en 2020", prévient M. Ting.

Dans un contexte économique tendu, le Premier ministre Li Keqiang a appelé en début de semaine à davantage d'efforts pour soutenir la croissance, a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle. M. Li a notamment souligné l'importance du soutien aux petites et moyennes entreprises, les plus dynamiques en termes d'emploi.

Pékin et Washington négocient par ailleurs un accord préliminaire qui pourrait être signé ce mois-ci et offrirait alors un répit dans la guerre commerciale. Cela "pourrait donner un coup de fouet aux investissements des entreprises à court terme", estime Martin Lynge Rasmussen, qui se montre toutefois plus réservé sur le long terme.

Le président américain Donald Trump espérait signer un accord commercial partiel le week-end prochain avec son homologue chinois lors du Sommet du Forum économique Asie-Pacifique (APEC), initialement prévu au Chili. Mais le pays aux prises avec une contestation sociale a finalement renoncé à organiser l'événement. Aucun lieu ni date n'ont été avancés pour la formalisation d'un éventuel accord.


AFP/VNA/CVN

Rédactrice en chef : Nguyễn Hồng Nga

Adresse : 79, rue Ly Thuong Kiêt, Hanoï, Vietnam.

Permis de publication : 25/GP-BTTTT

Tél : (+84) 24 38 25 20 96

E-mail : courrier@vnanet.vn, courrier.cvn@gmail.com

back to top