Bui Van Hung, l’âme de la danse folklorique Xuân Phả
Thanh Hoa (VNA) – Bui Van Hung, de la commune de Xuân Truong, district de Tho Xuân, province de Thanh Hoa (Centre), a passé toute sa vie à étudier, exécuter et transmettre la danse traditionnelle Xuân Phả. Il est le dernier dépositaire de cet art séculaire.
La
Trò Xuân Phả (danse Xuân Phả) est une danse folklorique propre à la
commune de Xuan Truong, district de Tho Xuân, province de Thanh Hoa,
transmise de génération à génération. La danse se pratique surtout les
10e et 12e jours du 2e mois lunaire dans le village éponyme de Xuân
Phả.
La Trò Xuân Phả est basée sur une légende de la dynastie des
Dinh, au Xe siècle, dans laquelle le roi dépêcha des messagers pour
demander des aides contre des envahisseurs.
Lorsque la troupe de
messagers et soldats arriva près de Xuân Phả, une tempête éclata et ils
durent se mettre à l’abri. Cette nuit-là, un messager rêva que le génie
tutélaire du village lui décrivait la meilleure stratégie contre
l’ennemi. Le messager rapporta ce rêve au roi. Celui-ci déploya ce
plan, qui s’avéra victorieux…
Après la victoire, le roi accorda
au village les meilleurs chants et pièces de théâtre comme remerciement
de la cour. Ils comprenaient cinq danses typiques que sont Hoa Lang, Ai
Lao, Ngô Quôc, Chiêm Thành et Luc Hôn Nhung (encore appelée Tu Huân),
connus sous le terme de "danses de Xuân Phả". Depuis, les gens de Xuân
Phả, de génération en génération, interprètent ces danses lors de leur
fête annuelle.
Ces cinq danses sont représentées par plus de
200 participants. Pour les Chiem Thanh, Hoa Lang et Tu Huan, les
danseurs attachent le masque sur le visage. Pour les Ai Lao et Ngo Quoc,
ils les tiennent dans leur bouche.
"J’ai un grand amour pour
le patrimoine culturel de mon pays natal", a confié Bui Van Hung qui,
lorsqu’il était enfant, allait voir les spectacles de Xuân Phả dans la
cour de son village et n’en ratait aucun.
En 1990, le pays a promulgué sa politique de restauration de la culture nationale. Le village de Xuân Truong a commencé à reconstituer sa danse: "Je fut l’un des 20 premiers jeunes choisis par les anciens pour apprendre la danse", a-t-il ajouté.
A cette époque, il ne restait que 4 à 5 personnes
sachant cette danse. A la différence des autres apprenants qui
n’écoutèrent que les propos des enseignants, l’artiste Bui Van Hung,
lui, prit beaucoup de notes détaillées. Il y décrivit des airs de
chants, illustra des figures, afin que ceux qui consultent ses notes
puissent comprendre et exécuter la danse. Lorsque les vieux artistes
moururent, les notes de Hung devinrent le seul document sur cette danse ;
et il commença son nouveau rôle: enseignant puis chorégraphe de la
danse Xuân Phả.
Il est actuellement président du club de Xuân
Phả de la commune de Xuân Truong, qui organise les spectacles de danse à
l’occasion des fêtes de village, et même des tournées à l’intérieur du
pays pour la troupe du village. Bui Van Hung est toujours confiance en
le futur de cet art folklorique de son village.
"Les habitants de mon village, bien que leur vie soit encore difficile, sont ravis de pratiquer cette danse. En fait, la danse envoie un message de solidarité, d’énergie et d’ardeur au travail", a-t-il partagé.
La danse Hoa Lang: les artistes dansent avec des éventails en chantant des airs de cheo (Théâtre populaire) et manifestent joie et optimisme. Les airs de cheo décrivent la vie quotidienne des habitants.
Le Tu
Huan (ou Luc Hon Nhung) : cette danse, originaire de Mongolie, reflète
la vie quotidienne d’une famille de plusieurs générations. Elle délivre
une leçon de vie aux enfants : respecter les plus anciens, être
généreux, valoriser la solidarité familiale.
La danse folklorique
Xuân Phả, originaire de la province de Thanh Hoa, a été reconnue début
mars 2017 comme patrimoine culturel immatériel national. Une joie
immense pour les habitants locaux, et ceux de toute la province de Thanh
Hoa en général.
L’artiste Bui Van Hung se soucie de la
pérennité de la danse car l’unique joueur de tambour du village, Do
Dinh Ta, est âgée de 82 ans. Or le joueur de tambour joue un rôle
primordial car il sait par cœur toutes les airs et rythmes.
En
tant qu’enseignant, il donne avec tout son cœur des leçons aux garçons
et fillettes, afin de transmettre le flambeau aux plus jeunes. – VNA