Royaume-Uni
Aéroports: Vinci débourse 3,22 milliards d'euros pour Londres-Gatwick

Vinci Airports a signé jeudi 27 décembre un accord pour devenir l'actionnaire majoritaire de l'aéroport londonien de Gatwick, appelé à devenir le "premier aéroport du réseau" de l'entreprise grâce à cette transaction conclue pour 3,22 milliards d'euros.

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Un avion de British Airway atterrit l'aéroport de Gatwick à Londres, le 21 décembre.

"Au cours du premier semestre 2019", Vinci devrait détenir 50,01% des parts de Gatwick, les 49,99% restants demeurant aux mains des propriétaires actuels, selon le communiqué publié par la filiale aéroportuaire du groupe de BTP.

Le montant de l'acquisition "a été arrêté à environ 2,9 milliards de livres sterling" (3,22 milliards d'euros), a précisé l'entreprise, soit davantage que le bénéfice net du groupe Vinci en 2017 (2,74 milliards d'euros).

Vinci avait dépensé une somme similaire (3,08 mds EUR) en 2013 pour acquérir ANA, le concessionnaire des dix aéroports portugais.

Le montant déboursé pour prendre le contrôle de Gatwick, appelé à devenir le "premier aéroport du réseau Vinci Airports", a été jugé "tout à fait raisonnable par rapport à la qualité de l'actif" par le président de cette filiale, Nicolas Notebaert, dans le contexte de l'imminence du Brexit.

L'approche de la date de sortie du royaume de l'Union européenne "nous a probablement aidés à conclure l'accord", a-t-il concédé au cours d'une conférence téléphonique.

"Nous allons assurer une totale continuité du plan de management de Gatwick, qui a prouvé son efficacité", a précisé M. Notebaert.

"Nous accueillons avec enthousiasme cet engagement de Vinci Airports à Gatwick, qui marque la confiance accordée à l'aéroport et à son potentiel", s'est réjoui pour sa part David Higgins, le président de la plateforme londonienne.

Avec cette acquisition, la filiale du géant français du BTP met la main sur le huitième aéroport d'Europe, qui revendique 45,7 millions de voyageurs en 2018.

Une fois cette opération bouclée, Vinci Airports exploitera 46 aéroports dans 12 pays, accueillant plus de 228 millions de passagers par an.

L'affaire des drones

Le rachat de la majorité des parts de Gatwick intervient une semaine après le chaos créé par le survol répété de l'aéroport par des drones.

Dans la soirée du 19 décembre, il avait dû fermer ses portes après de premiers signalements d'engins aériens.

Des drones avaient ensuite été aperçus une cinquantaine de fois en 24 heures, jouant au chat et à la souris avec la police.

Après une fermeture de 36 heures, Gatwick avait repris ses activités, malgré une nouvelle brève fermeture vendredi 28 décembre.

Selon l'aéroport, un millier de vols ont été annulés ou détournés à la suite des incidents de la semaine dernière, affectant 140.000 voyageurs.

"Je sais combien de désagréments ces activités criminelles sans précédent ont pu causer à des milliers de personnes, beaucoup ratant d'importants événements familiaux en cette période de Noël", a d'ailleurs déploré le directeur général de Gatwick, Stewart Wingate, dans le communiqué de jeudi 27 décembre.

L'aéroport "a pris un certain nombre de mesures importantes ces derniers jours", a-t-il ajouté, avant d'assurer qu'il ferait "tout ce qui était en son pouvoir pour garantir un trafic aussi fluide que possible pour le reste de la période des fêtes".

"Je pense que (l'incident) a été géré correctement par le management", a par ailleurs salué M. Notebaert.

Ouvert en 1958, Gatwick est fréquenté par quelque 50 compagnies aériennes et emploie directement 24.000 personnes.

Il s'est fixé pour objectif d'atteindre la barre des 53 milliards de passagers annuels en 2023.

De son côté, Vinci cherche à développer les concessions autoroutières et aéroportuaires, très lucratives, au-delà de son activité de bâtiment et de travaux publics.

Ces concessions représentent quelque 17% de son chiffre d'affaires total, qui a atteint 40,25 milliards d'euros en 2017.

Vinci Airports s'est d'ailleurs récemment implanté au Brésil, au Japon et en Serbie.

Interrogé sur d'éventuelles futures acquisitions, M. Notebaert a affirmé "regarder toutes les possibilités".

La Bourse de Paris a favorablement accueilli cette acquisition: à 11h50, l'action Vinci progressait de 0,57% à 70,90 euros, faisant mieux que l'indice CAC 40 (+0,15%).

AFP/VNA/CVN

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