Pas d'accord budgétaire au Congrès américain, le "shutdown" prolongé au-delà de Noël

Le Congrès américain a suspendu samedi 22 décembre les discussions sur un compromis budgétaire qui mettrait fin à la fermeture partielle des administrations fédérales, reconnaissant l'échec des tractations sur le financement d'un mur à la frontière mexicaine voulu par Donald Trump qui sont reportées au-delà de Noël.

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Les Archives nationales sont fermées à Washington à cause du "shutdown", le 22 décembre.
Photo: AFP/VNA/CVN

Faute de financement du Congrès, de nombreux ministères et agences gouvernementales ont fermé leurs portes samedi matin 22 décembre, laissant environ 800.000 fonctionnaires en congé sans solde ou, pour les services jugés essentiels, forcés de travailler sans être payés alors que la période des fêtes bat son plein.

La Chambre des représentants et le Sénat ont tenu des sessions samedi 22 décembre mais ont ajourné leurs débats, en l'absence d'accord.

Le chef de la majorité sénatoriale Mitch McConnell, après avoir annoncé que le Sénat se réunirait de nouveau le 27 décembre, s'est dit "heureux que des discussions productives se poursuivent".

"Quand ces négociations produiront une solution acceptable par toutes les parties -ce qui veut dire 60 votes au Sénat, une majorité à la Chambre et une signature présidentielle- alors nous la présenterons en séance", a-t-il ajouté.

"Abandonnez le mur"

M. Trump réclame que le budget de fonctionnement d'une partie de l'administration intègre 5 milliards de dollars pour financer la construction d'un mur à la frontière avec le Mexique, l'un de ses principaux engagements de campagne. Ce que refuse catégoriquement l'opposition démocrate, qui propose une allocation de 1,3 milliard de dollars pour l'amélioration de la sécurité aux frontières.

"Nous négocions avec les démocrates sur la sécurité aux frontières dont nous avons absolument besoin (gangs, drogues, trafic d'êtres humains et plus) mais ça pourrait durer longtemps", avait prévenu en fin de matinée le président américain, qui restera à Washington pour Noël, au lieu de se rendre dans sa résidence en Floride.

Mais le patron des sénateurs démocrates Chuck Schumer a rendu l'occupant de la Maison Blanche responsable de la situation. "Si vous voulez ouvrir le gouvernement, abandonnez le mur, purement et simplement", a-t-il dit, fustigeant une barrière "chère, inefficace dont la majorité des Américains ne veulent pas".

Avec seulement 51 sièges sur 100 au Sénat, les républicains ne disposent pas des 60 voix nécessaires pour l'adoption d'une loi budgétaire. Et ils ne peuvent pas compter sur un appui des démocrates.

Le président Donald Trump (2e à droite) et le vice-président Mike Pence (2e à gauche), avec les responsables démocrates du Congrès, Nancy Pelosi et Chuck Schumer.
Photo: AFP/VNA/CVN

Le temps presse pour le président car les démocrates reprendront en janvier la majorité à la Chambre des représentants après leur victoire électorale en novembre.

Le "shutdown" affecte des ministères importants comme la Sécurité intérieure, la Justice, le Commerce, les Transports, le Trésor ou l'Intérieur, qui gère les parcs nationaux très visités pendant les fêtes, comme le Grand Canyon.

"Il obtiendra ce qu'il veut"

La Statue de la Liberté doit toutefois rester ouverte au public grâce au financement de ses opérations par l'État de New York.

Le principal syndicat de fonctionnaires, l'AFGE, a fustigé un blocage "honteux, inacceptable et un gaspillage tout à fait évitable des dollars des contribuables".

Pour Hank Johnson, élu démocrate de Géorgie, le shutdown affecte les fonctionnaires qui "méritent de pouvoir payer leur loyer, payer des cadeaux de Noël et manger".

"Les choses ne vont pas bien aux États-Unis", a pour sa part tweeté l'élu républicain Carlos Curbelo.

Les touristes visitant la capitale fédérale en ont également été pour leurs frais. "C'est ridicule et pas nécessaire", a dit Philip Gibbs, un enseignant à la retraite venu du Sud de Virginie. Mais pour Howard Vander Griend, du Tennessee, "ça ne mettra pas la pression sur Trump. Il obtiendra ce qu'il veut et c'est une bonne chose".

Ce blocage budgétaire est le troisième de l'année, après janvier (trois jours) et février (quelques heures), déjà à cause de la question migratoire.

Il intervient dans un contexte tendu avec l'annonce présidentielle du retrait des troupes américaines de Syrie. Cette décision a provoqué les démissions du ministre de la Défense Jim Mattis et de l'émissaire pour la coalition internationale antijihadistes Brett McGurk.

Reste à savoir comment Wall Street, qui sera ouvert lundi 24 décembre pour une séance raccourcie, va réagir à cette prolongation.

La Bourse de New York a enregistré cette semaine son pire plongeon hebdomadaire depuis 2008, agitée notamment par la hausse des taux d'intérêt, la menace de "shutdown", la guerre commerciale et la perspective d'un ralentissement économique aux États-Unis.


AFP/VNA/CVN

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