MicroDragon sur orbite en decembre prochain hinh anh 1Des ingénieurs du Centre spatial national du Vietnam fabriquent "MicroDragon" au Japon. Photo: VNSC/CVN

Hanoi (VNA) - En décembre prochain, le satellite MicroDragon, fabriqué par une équipe de 36 ingénieurs vietnamiens, sera mis en orbite. Une nouvelle étape pour le Vietnam dans ses efforts de maîtrise des technologies spatiales et de construction de satellites.

Depuis que le héros Pham Tuân soit devenu le premier cosmonaute vietnamien et le premier Asiatique à être allé dans l’espace en 1980, les technologies spéciales du Vietnam ont connu des  progrès remarquables.

Cinq satellites en dix ans

En avril 2008, le pays a marqué sa présence sur la carte des technologies spatiales en mettant en orbite son premier satellite, Vinasat-1, lancé depuis Kourou en Guyane française, grâce auquel on peut atteindre les régions les plus reculées du territoire.

En 2012, le satellite Vinasat-2 a officiellement été envoyé dans l’espace. Comme Vinasat-1 en 2008, il a été lancé par la fusée Ariane 5 d’Arianespace depuis le site de Kourou.

En mai 2013, VNREDSat-1, satellite d’observation de la Terre, a été mis en orbite -  également depuis Kourou. Sa tâche principale est de prendre chaque jour un grand nombre d’images pour les besoins des administrations de surveillance des ressources naturelles, de l’environnement, des catastrophes naturels, ou encore des changements climatiques, au service du développement socio-économique.

La même année, le microsatellite PicoDragon, a été lancé vers la Station spatiale internationale (ISS).  Ce dernier (10 x 10 x 11,35 cm, pour un kilogramme) a été développé par une équipe d’ingénieurs et de jeunes chercheurs du Centre spatial national du Vietnam (VNSC) de l’Académie nationale des sciences et technologies.

En décembre prochain, MicroDragon, satellite de télédétection construit au Japon par des ingénieurs vietnamiens, sera lancé par la fusée japonaise Epsilon.

Ce satellite de petite taille, caractérisé par sa forme cubique, d’un poids de 50 kg et d’un format de 50 x 50 x 50 cm, est prêt. Il aura pour mission de collecter des données au service de l’aquaculture. Il observera aussi les régions maritimes pour une meilleure évaluation de la qualité de l’eau, localisera les ressources aquatiques et suivra les changements environnementaux.

En outre, MicroDragon sera chargé de surveiller le niveau de couverture nuageuse et les aérosols pour savoir comment ils influencent l’atmosphère, mais également de transmettre rapidement des données dans différents points du globe. MicroDragon représente une nouvelle étape pour le Vietnam dans son processus de maîtrise des technologies spatiales et de construction de satellites.

Il est considéré comme un des résultats encourageants du  projet "Prévention et lutte contre les catastrophes naturelles et les changements climatiques en utilisant des satellites d’observation de la Terre  pour la période 2012-2023", doté d’un budget de 7.000 milliards de dôngs.

Selon Vu Anh Tuân, directeur adjoint du VNSC, "pour fabriquer +MicoDragon+, 36 ingénieurs vietnamiens ont été formés de 2013 à 2017 dans cinq universités japonaises. La fabrication avec succès de ce satellite de petite taille témoigne de la maîtrise par le Vietnam des technologies spatiales".  

Élan pour la production d’autres satellites

Dans le cadre de la "Stratégie d’études et d’application des technologies spatiales d’ici 2020", MicroDragon sera un prototype en vue de la fabrication de deux autres satellites que sont LOTUSat-1 et LOTUSat-2, équipés de radars embarquant les dernières technologies. Selon la feuille de route, ces deux satellites seraient mis en orbite d’ici 2023.

LOTUSat-1 pèserait 600 kg (soit 12 fois de plus que MicroDragon) pour un format de 1,5 m x 1,5 m x 3 m. Cet engin pourrait rester en orbite pendant cinq ans. Les expériences acquises lors de la construction des satellites MicroDragon et LOTUSat-1 devraient permettre aux ingénieurs vietnamiens de réaliser eux-mêmes LOTUSat-2, de la conception à la fabrication.

Kobayashi Ryutaro, représentant en chef adjoint du Bureau de l’Agence japonaise du développement international (JICA), indique que le Vietnam présente des conditions pédoclimatiques très différentes entre les régions. De plus, les fuites de pétrole sur le littoral influent gravement sur la pêche. Les dégâts causés par les catastrophes naturelles et par l’homme représentent de 1% à 1,5% du PIB du pays, soit 3 milliards de dollars en 2017. Pour cette raison, il est urgent pour le Vietnam de recueillir continuellement des données par le biais de satellites afin de prévenir les catastrophes naturelles et ainsi de diminuer leurs impacts.

Afin d’atteindre cet objectif, dans le cadre du projet "Préservation et lutte contre les changements climatiques", le VNSC a décidé d’utiliser les radars à synthèse d’ouverture (SAR, sigle en anglais). Ce sont des dispositifs électroniques qui permettent d’imager avec une haute précision la réflectivité électromagnétique d’objets ou d’environnements. Les satellites LOTUSat-1 et LOTUSat-2 font partie du groupe de ces SAR qui pourront fonctionner dans n’importes quelles conditions climatiques. -CVN/VNA